Gros, alcoolo ou goudronné ...

Plus de la moitié des Français sont fumeurs, alcooliques ou trop gros

Plus de la moitié des Français sont fumeurs, alcooliques ou trop gros, selon une enquête de l'Institut national des statistiques (Insee) parue mardi.

Quelque 40% des adultes sont obèses ou en surpoids (selon les critères de l'Organisation mondiale de la santé), près du quart fument quotidiennement et près de 7% ont une consommation "excessive" d'alcool, révèle cette enquête menée en 2003 auprès de 21.000 personnes âgées de 18 ans et plus.

Les hommes sont les plus touchés : 75% d'entre eux sont affectés par un de ces facteurs de mortalité prématurée, contre 56% des femmes. De plus, l'adoption d'un de ces comportements à risque s'accroit avec l'âge dans la population masculine, pour concerner 84% des 45-59 ans.

Près d'un homme sur trois fume tous les jours, un sur deux est en excès de poids et un sur dix consomme trop d'alcool (soit une consommation susceptible d'entraîner des maladies).

Côté femmes, la proportion tombe à une sur cinq pour le tabagisme quotidien, une sur trois pour la surchage pondérale et même une sur trente en ce qui concerne l'alcoolisme.

Si la consommation de tabac a tendance à diminuer avec l'âge (de 35% des 18-29 ans à quelque 10% des 60-74 ans), la prise de poids suit une évolution inverse pour atteindre plus d'une personne sur deux à 60 ans, "sous l'effet conjugué d'une plus grande sédentarité et de déséquilibres alimentaires", souligne l'Insee.

La proportion de buveurs excessifs atteint son maximum chez les 45-59 ans et diminue nettement à partir de 60 ans.

"Il est très probable que la modération rencontrée chez les plus de 60 ans est la conséquence d'une dégradation de l'état de santé qui oblige cette population à modifier son hygiène de vie", ainsi que d'un "effet de sélection" dû à la surmortalité dans ces catégories à risques, affirme l'Insee.

Après l'âge et le sexe, c'est le niveau d'études qui semble faire la différence : les plus diplômés sont moins souvent sujets au tabagisme ou à un excès de poids. Mais ils sont davantage enclins à boire trop d'alcool.

Enfin, contrairement à certaine idées reçues, la région de résidence joue un rôle sur le tabagisme (avec l'Ile-de-France et l'Est en tête) ainsi que sur la prise de poids (bassin parisien, Nord-Pas-de-Calais et Est), mais pas sur la consommation d'alcool.